Le matériel sensoriel
L’ensemble du matériel sensoriel forme une sorte d’alphabet : il permet d’avoir une lecture de plus en plus fine et précise de son environnement. Il devient un instrument de pénétration de la réalité. C’est aussi une source de perfectionnement, à travers la manipulation répétée mais aussi par l’observation de l’environnement. Il permet de réfléchir, comprendre, penser et pourquoi pas méditer !
Pour se forger une représentation du monde, l’enfant a besoin de classer, comparer, ordonner, distinguer, préciser et généraliser ses perceptions sensorielles. Une fois l’exploration suffisante, nommer devient un point important pour exprimer et mettre en mot ces impressions. Alors les mots font sens puisqu’ils s’appuie sur une vraie expérience.
Le matériel isole une caractéristique afin de la rendre perceptible. Permettant ainsi la gradation ou encore la mise en paire. Les différents sens sont travaillés indépendamment : la vue, le toucher, l’ouïe, l’odorat, le goût. A chaque matériel ses découvertes !
Une approche sensorielle dans toutes les aires
Indirectement ces manipulations préparent l’esprit aux mathématiques. Car ordonner et classer requiert une logique indispensable cette discipline. D’ailleurs, elle est également abordée de façon sensorielle afin de rendre concret les différents concepts.
Il en va de même pour la géographie, avec ses globes et puzzles qui permettent une approche on ne peut plus sensorielle. Ou encore les clochettes pour éduquer l’oreille aux notes de la gamme de Do majeur.
Maria Montessori s’est très largement appuyée sur les opportunités d’expériences sensorielles pour penser l’environnement préparé des enfants de 3 à 6 ans. Car sa découverte du monde dépend de ces expériences. Interdire à un enfant d’utiliser ses sens pour découvrir ce qui l’entoure, c’est aller à l’encontre de son développement. Le rôle de l’adulte est donc de préparer un lieu sécurisé, permettant l’exploration sensorielle.
« Rien n’est coupé de rien et ce que tu ne comprendras pas dans ton corps, tu ne le comprendras nulle part ailleurs. » (Bergé, 1975)